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Maladies cardiaques

Maladies cardiaques chez le Bull Terrier

Profil d’un chien cardiopathe qui présente un souffle cardiaque.

Définition d’un souffle cardiaque :

Un souffle cardiaque est un bruit anormal perçu à l’auscultation cardiaque et le témoin d’un écoulement turbulent du sang au travers d’une valve cardiaque ou d’un orifice anormal dans le cœur ou dans les vaisseaux adjacents au cœur ou encore de la vibration d’une structure cardiaque.

Le développement de turbulences peut être créé par :
– Un flux sanguin de haute vélocité
– Un passage de sang d’une chambre de faible diamètre vers une chambre de diamètre plus large
– Une faible viscosité sanguine

La relation entre un souffle cardiaque, la vélocité du flux sanguin, la taille du vaisseau et la viscosité sanguine est définie par le nombre de Reynolds. Quand le nombre dépasse une valeur seuil, le flux sanguin devient turbulent.

(Rayon) (Vélocité) (Densité)
Nombre de REYNOLDS = ───────────────────
(Viscosité)

Présentation clinique :

Un souffle cardiaque peut être découvert de manière fortuite chez un chien asymptomatique ou chez un animal présentant déjà des signes d’insuffisance cardiaque congestive.
Par contre, l’absence de souffle ne permet pas d’exclure une cardiopathie, comme cela peut être rencontré chez un animal atteint de myocardiopathie dilatée. De même, un souffle cardiaque n’est pas toujours un signe de cardiopathie (exemple du souffle juvénile ou du souffle d’anémie).
Il est toutefois important de rechercher systématiquement un souffle dès la première consultation vaccinale.
Lorsqu’un animal est présenté avec un souffle cardiaque, il faudra rechercher s’il existe des symptômes liés à une éventuelle cardiopathie et réaliser les examens complémentaires nécessaires à l’identification de cette cardiopathie (échocardiographie, enregistrement Holter…) et de ses conséquences possibles (mesure de pression artérielle, radiographie, électrocardiographie, enregistrement Holter…).

Démarche diagnostique :

Lors de la découverte d’un souffle, il faudra en trouver l’origine.

Les commémoratifs et l’anamnèse sont importants dans l’orientation de la démarche diagnostique :
– Race et âge.
– Niveau d’activité.
– Antécédent de souffle rapporté lors des consultations précédentes et caractéristiques de ce souffle.

Examen clinique :

De manière physiologique, on entend seulement B1 et B2 à l’auscultation cardiaque chez le chien.
Un étouffement de B1 et de B2 peut être dû à la présence d’un épanchement pleural ou péricardique, d’une masse intra-thoracique, mais aussi à de l’obésité. Une augmentation de ces mêmes bruits peut être notée en cas de fièvre, d’anémie ou être consécutive au stress, à de la maigreur…
B3, appelé bruit de galop ventriculaire est le plus souvent audible lors de surcharge volumique importante comme dans le cas de myocardiopathie dilatée, d’insuffisance mitrale avancée, de persistance du canal artériel… B4, appelé bruit de galop atrial, peut être présent lors d’un défaut de compliance ou de relaxation ventriculaire ou lors de bloc atrio-ventriculaire du troisième degré.
Après avoir identifié les bruits physiologiques, on s’attachera à rechercher la présence d’un souffle. Il faudra caractériser ce souffle.

Caractéristiques du souffle :

Moment d’apparition :

On déterminera à quel moment du cycle cardiaque le souffle est présent et pour cela, on pourra notamment s’aider de la palpation du pouls fémoral, ce dernier étant simultané de B1.
Le souffle est systolique s’il survient entre B1 et B2, diastolique s’il survient entre B2 et B1 et continu si on le retrouve sur l’ensemble du cycle cardiaque.
S’il couvre l’ensemble des bruits B1 et B2 on le qualifie de “pan-” (ex: pansystolique), s’il couvre seulement le deuxième bruit cardiaque, il est qualifié de “holo-” (ex: holosystolique). Un souffle peut aussi être dit “proto-“, “méso-” ou “télé-” selon qu’il intervient respectivement en début, milieu ou fin de phase ( ex: mésosystolique si le souffle intervient en milieu de systole).
On peut aussi dire d’un souffle qu’il est intermittent (ou permanent) ou qu’il est fréquence-dépendant c’est-à-dire n’apparaissant qu’à partir d’une fréquence cardiaque minimale (lors d’obstruction dynamique de la chambre de chasse du ventricule).

Localisation et radiation :

On recherche l’aire d’auscultation où l’intensité du souffle est maximale et également si on peut l’entendre dans d’autres aires d’auscultation.
Un souffle pourra être apexien (valves atrio-ventriculaires) gauche (valve mitrale) ou droit (valve tricuspide), basal gauche ou droit (valve aortique ou pulmonaire).

Intensité :

On détermine 6 grades différents

 Stade 1  Faible intensité, très localisé et détecté après plusieurs minutes d’auscultation dans une pièce silencieuse
 Stade 2  Faible intensité mais facilement audible après quelques secondes d’auscultation
 Stade 3  Intensité modérée mais toujours localisé
 Stade 4  Forte intensité, irradiant dans d’autres aires d’auscultation (absence de thrill)
 Stade 5  Forte intensité avec thrill palpable
 Stade 6  Très forte intensité, audible même en décollant la capsule du stéthoscope du thorax de l’animal ; thrill palpable

 

Diagnostic différentiel d’un souffle cardiaque :

Souffles systoliques :
– Insuffisance mitrale: audible en région de l’apex gauche. Il s’agit d’un souffle en plateau. On peut le retrouver lors d’endocardiose mitrale, de myocardiopathie dilatée, d’endocardite mitrale, de persistance du canal artériel, de dysplasie mitrale…
– Insuffisance tricuspidienne: audible en région de l’apex droit. Il s’agit également d’un souffle en plateau.On peut le retrouver lors d’endocardiose tricuspidienne, de myocardiopathie dilatée, d’hypertension pulmonaire importante, de dysplasie tricuspidienne…

Sténose sous-aortique: audible en région basale gauche (et droite).
Il est crescendo-decrescendo et irradie très crânialement dans l’aire manubriale et au niveau des artères carotidiennes. L’intensité du souffle peut varier avec la fréquence cardiaque lors d’obstruction dynamique concomitante de la chambre de chasse du ventricule gauche.

Sténose pulmonaire :
Audible en région basale droite (et gauche). Il est classiquement de haute fréquence et crescendo-decrescendo. Il ressemble beaucoup à celui de sténose sous-aortique, mais n’irradie généralement pas dans l’aire manubriale et non plus le long des artères carotidiennes.
– Communication inter-ventriculaire: audible en région médiothoracique droite du thorax. L’intensité du souffle est inversement proportionnelle à la taille de la communication.
– Communication inter-atriale: Le souffle associé est celui d’une pseudo-sténose pulmonaire (même localisation que le souffle de sténose pulmonaire vraie).

Souffles fonctionnel :
Ce sont des souffles en général proto- ou méso-systoliques de faible intensité (maximum 1 à 3 sur 6) et ils sont très localisés. On les retrouve sans qu’aucune anomalie échocardiographie ne soit objectivable. Les souffles juvéniles disparaissent lorsque le chien grandit et donc que la taille de ses vaisseaux augmente.

Souffles diastoliques :
– Insuffisance aortique:
C’est un souffle restreint à l’aire d’auscultation de la valve aortique, il est classiquement decrescendo. Chez le jeune chien, l’insuffisance aortique est rarement une anomalie isolée ; elle est le plus souvent associée à une sténose sous-aortique ou à une communication interventriculaire. La détection d’une insuffisance aortique chez un chien adulte peut être le témoin d’une endocardite bactérienne.
Lors de régurgitation aortique massive, on peut observer une fermeture prématurée de la valve mitrale lors de la diastole, générant ainsi un souffle fonctionnel diastolique (présystolique).

– Insuffisance pulmonaire :
Il est similaire à celui d’insuffisance aortique. Il est rare, mais peut être présent lors d’hypertension pulmonaire, de sténose pulmonaire ou de dilatation idiopathique de l’artère pulmonaire.

– Sténose mitrale :
Il est difficilement détectable chez le chien ; il est de basse fréquence, commence au milieu de la diastole et s’accentue en fin de diastole lors de la contraction atriale. Il est souvent associé à d’autres malformations cardiaques. On le rencontre le plus souvent chez le bull terrier, chez qui il peut être associé à une sténose aortique.

Souffle systolo-diastolique :
Celui que l’on rencontre le plus souvent est celui de persistance de canal artériel. On le retrouve en région basale gauche (très crânial). Il ressemble à un bruit en machinerie.
Beaucoup plus rarement, il peut être le témoin d’une fenêtre aorto-pulmonaire, d’une fistule artério-veineuse…

Source: Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon

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